Hors sujet: esprit critique et mentor.

Préambule:

Cet article fait office d’un coup de gueule et également d’une ouverture au débat.

Bonne lecture !

I. Du rêveur au suiveur

Le développement personnel est devenu une activité à part entière dans notre société occidentale, largement diffusé par les influenceurs, pseudo-coachs et mentors.

Le développement personnel se présente souvent comme une combinaison de mindset et d’hygiène de vie.

  • L’hygiène de vie comprend la santé globale et le bien-être physique, basée sur l’activité physique (promue par les influenceurs fitness) et l’alimentation. L’un met en avant un physique idéal sans toujours expliquer le travail préalable nécessaire, et l’autre propose des recettes attractives visuellement et censées favoriser la perte de poids.
  • Le mindset, composé de « mind » (esprit, mémoire) et « set » (placer, mettre), regroupe des méthodes de pensée favorables à l’individu, lui permettant de se libérer de ses peurs et d’éviter l’inconfort.

Freud, à ce sujet, disait que l’Homme devient névrotique parce qu’il ne peut supporter la quantité de frustration imposée par la société au service de ses idéaux culturels. Il écrivait :

« L’intention principale est d’éviter le déplaisir […] Il y a là les procédés extrêmes et les modérés, les exclusifs […] La solitude volontaire, la distance maintenue à l’égard des autres sont la protection la plus immédiate contre la souffrance » (p. 91)

Bref, si le développement personnel se limite à écouter un ou deux mentors sur les réseaux sociaux, vous ne vous développez pas réellement. Dans beaucoup de cas, vous serez simplement un auditeur passif, répétant les anecdotes d’entrepreneurs à succès lors des repas de famille : le « rêveur ».

Au stade suivant, vous pouvez devenir un suiveur, suivant les conseils de l’entrepreneur à succès. Cette étape peut faire partie du chemin, mais elle n’est jamais une finalité (KANT ne serait pas fière de moi)

Le sujet central de cet article est l’esprit critique, que l’on peut définir comme une attitude intellectuelle consistant à ne jamais accepter pour vraie ou réelle une information sans l’examiner attentivement à l’aide de la raison, se documenter et la soumettre à l’épreuve de la démonstration. C’est une forme de doute méthodique qui rejette les amalgames simplistes, les généralisations hâtives, les idées reçues et toutes les certitudes basées sur des croyances ou des énoncés non vérifiés.

Dans cet article, certaines dénominations comme « pseudo-coach », « influenceur », « mentor », « influenceur fitness » ou « pseudo-nutritionniste » sont utilisées de manière péjorative, mais il est essentiel de ne pas généraliser. Il faut toujours faire preuve d’esprit critique. Pour simplifier, le terme mentor et coach regroupera l’ensemble de ces dénominations.

II. Pourquoi l’information est toujours biaisée

Pourquoi l’information est toujours biaisée

Aucune information n’est totalement objective. Tout dépend de :

  • La source : média, typologie des études scientifiques, rapports privés.
  • Les biais : certains médias ont un bord politique ou une ligne éditoriale claire, influençant la sélection des faits (cherry-picking). Certains mentors eux-mêmes se basent sur une seule source ou mentor, sans vérifier la fiabilité de l’information ou le contexte de l’expérience du mentor (culture, éducation, parcours).

Ignorer ces détails revient à écouter quelqu’un sans prendre en compte son body language ou à parler à un collaborateur pendant 10 minutes alors qu’il n’écoute plus depuis la 9ᵉ minute. Ce sont les détails qui font toute la différence.

. Ce détail me fait penser à l’un de mes articles :

« Si l’on se focalise uniquement sur les connaissances théoriques, on répond souvent à seulement 60 % du problème. Les 40 % manquants peuvent faire échouer la résolution. »
(https://lcsportscoach.com/2025/06/08/intelligence-resolution-problemes-dirigeants/)


III. Comprendre le locuteur

Au stade du suiveur, la vigilance sur la construction individuelle du mentor devient cruciale.

  • L’enfance ou le parcours socio-culturel du mentor influence fortement ses conseils. Par exemple, un mentor issu d’un milieu populaire n’aura pas forcément la même vision qu’un auditeur issu d’un milieu plus privilégié.
  • Certains entrepreneurs exagèrent ou mentent pour séduire leur cible (omission trompeuse) ou proposent des méthodes irréalisables pour la majorité (exemple : scaler un business à 10 000 € en un mois sans investissement).

Les conseils d’un mentor dépendent souvent de son expérience personnelle (et vicariante, pour les plus expérimenté)

Dans une société où le nombre de mentors augmente, la qualité moyenne peut s’améliorer. Mais la médiocrité peut aussi se propager plus facilement. Surtout dans un métier comme mentor ou coach, qui reste peu réglementé (ce n’est pas mon cas personnel, étant diplômé en STAPS et certifié).

IV. La collecte d’information : une question de méthode et de contexte

La manière dont nous collectons l’information influence fortement notre compréhension et notre esprit critique. Plusieurs facteurs entrent en jeu :

  • La plateforme et l’algorithme : Sur les réseaux sociaux, l’information n’est pas uniforme. Chaque plateforme a ses objectifs et ses formats :
    • LinkedIn : contenu orienté professionnels, dirigeants et entrepreneurs. Les publications sont souvent plus formelles et centrées sur la stratégie, le leadership ou le business.
    • Instagram : contenus courts, visuels et facilement consommables, souvent destinés à un large public.
    • YouTube : vidéos longues et détaillées, pouvant fournir des explications complètes ou des démonstrations pratiques.
    • Articles de presse vs documentaires : même sujet, mais traitement très différent selon le niveau de détail, l’approche journalistique et l’analyse critique.
  • L’effet de l’algorithme : Si l’on ne diversifie pas nos sources, nous risquons d’être biberonnés au même type de contenu, renforçant nos biais et limitant notre vision. Cette “œillère algorithmique” crée un environnement informationnel fermé, où l’on croit connaître un sujet alors que l’on n’en voit qu’une partie.
  • Nos habitudes personnelles : Nos routines sur les réseaux sociaux influencent ce que nous consommons, tout comme notre entourage : collègues, mentors ou amis peuvent orienter notre attention vers certains types de contenu, renforçant certains biais et perspectives.

V. In fine

En somme, l’esprit critique exige de sortir de cette bulle informationnelle, de diversifier ses sources, et de comparer les points de vue avant de tirer des conclusions. C’est un travail actif, qui demande curiosité et vigilance, surtout pour les dirigeants et entrepreneurs qui doivent prendre des décisions stratégiques basées sur des informations fiables et pertinentes.

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